
Bien le temps d’être libre d'Elisabeth Morcellet
« Ceci n’est pas un livre, mais le billet d’entrée d’une exposition, celle du vivant », écrit Elisabeth Morcellet. Mais ce billet est conséquent, parce que le métier de vivre y est exposé au passé des années 1980 pour qu’un futur déborde, même si « la parole s’épuise à trouver un sens sur la course des jours ». Ce roman fleuve de l’ère pré-virtuelle scénarise un grand nombre de femmes qui naviguent à vue dans un labyrinthe de rencontres. Elles sont encore à l’âge où peut se permettre l’outrecuidance suprême, celle de croire que tout est possible : amour, création, liberté. Mais beaucoup de parties se perdent et bien des femmes finissent par dormir seules dans leur lit. Certes, elles ont payé de leur personne (c’est le salaire de toute vie), mais leur existence n’a rien de dérisoire et qu’importent les noms accordés à de telles femmes : gamines ou grues.