
Lassitudes de Frédéric Schiffter
Velléitaire en son genre, Frédéric Schiffter offre de délicieuses considérations déliquescentes. Accordant à l’ennui toute la dévotion qui lui revient, il apparaît comme un mélancolique, sinon heureux, du moins serein. L’humour lui tient lieu de vaccin et donne du baume au cœur puisqu’il nous indique le socle de nos manques et nous apprend comment, « lesté d’un corps », notre vie ne peut échapper à une notoire insignifiance. Au nom de ses indignations, il ne se veut ni révolté ni résistant. Il avance dans sa soixantaine en son « intérieur nuit ». Chaque fragment l’oblige à être le peu qu’il est : ni mystique, ni croyant, mais dans l’envie vague d’être encore en vie.