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Notes de lecture

Dans le même numéro

Traverser l’invisible. Énigmes figuratives de Francesca Woodman et Vivian Maier de Marion Grébert

janv./févr. 2023

Dans l’écriture la plus personnelle qui soit, Marion Grébert révèle : « Je ne sais pas d’où me vient que je m’intéresse surtout à des êtres dont l’énigme de leur vie stimule l’écriture tout en semblant se dérober constamment à la biographie. » La réponse est sans doute que de telles femmes ont refusé les conventions de leur milieu pour se consacrer à leur art.

Ce livre offre une approche originale de deux iconographes profondes qui ont offert une compréhension genrée moins des œuvres de femmes que des figurations féminines. De plus, Francesca Woodman et Vivian Maier, chacune à sa manière, ont « imagé » la séparation, la mort, le temps. Elles sont devenues des modèles et ont engendré une mythologie. La première en raison de son suicide, la seconde par la pléthore des pellicules laissées non développées et sauvées fortuitement. Dans l’écriture la plus personnelle qui soit, Marion Grébert révèle : « Je ne sais pas d’où me vient que je m’intéresse surtout à des êtres dont l’énigme de leur vie stimule l’écriture tout en semblant se dérober constamment à la biographie. » La réponse est sans doute que de telles femmes ont refusé les conventions de leur milieu pour se consacrer à leur art. L’autrice, bien plus que simple essayiste, en retient leur fantôme et surtout leur « principe de hantise » au cœur d’un présent dont elles s’exclurent.

L’Atelier contemporain, 2022
256 p. 25 €

Jean-Paul Gavard-Perret

Docteur en littérature,  poète, critique littéraire et critique d'art contemporain, il enseigne la communication à l’université de Savoie à Chambéry. Il est membre du Centre de Recherche Imaginaire et Création.

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Tous antimodernes ?

« Être moderne » a longtemps désigné une promesse de progrès, de liberté et de justice. Aujourd’hui le réchauffement climatique, une crise économique sans fin, la défiance à l’égard de la technique ou les excès de l’individualisme manifestent au contraire un doute sur la supériorité de notre présent sur le passé. Sommes-nous donc condamnés à être antimodernes ? Ce dossier, coordonné par Michaël Fœssel et Jonathan Chalier, se penche sur l’héritage de la modernité, dont le testament reste ouvert et à écrire. À lire aussi dans ce numéro : La démocratie dans le miroir russe, le métier diplomatique en danger, la solidarité énergétique à l’épreuve de l’hiver et la littérature par en-dessous d’Annie Ernaux.