
Justice pour le climat ! de Judith Rochfeld
Face aux manquements de la gouvernance mondiale dans la lutte contre le réchauffement climatique, la juriste Judith Rochfeld fait l’état des lieux de recours à l’arène judiciaire. Aux États-Unis, aux Pays-Bas ou plus récemment en France, des affaires mettent en cause la responsabilité des États, véritable « reterritorialisation du global ». Si les procès aboutissent souvent à des échecs, ils mobilisent la société civile, jouent sur les consciences et sollicitent une variété d’arguments. L’auteure propose justement de les articuler autour du concept de communs, soit l’institutionnalisation de « formes d’organisation collective autour de ressources dont l’usage est partagé et la préservation assurée ». On peut estimer que la communauté entière prend en charge son environnement – « l’Affaire du siècle », en France, exigeait de l’État qu’il protège la nature pour elle-même. On peut aussi, d’une manière plus anthropocentrée, envisager les droits fondamentaux des êtres humains à un environnement sain, à la santé, à l’eau ou à l’alimentation, ce qui correspond à une conception mieux acceptée de la justice. Il existe néanmoins des obstacles majeurs, et cela depuis la Révolution : la propriété privée demeure centrale et laisse peu de place à l’« inappropriable » ; et la communauté est plutôt conçue sur le mode universel ou national, au détriment des formes d’organisation locale qui pouvaient exister sous l’Ancien Régime. Cela n’empêche pas l’auteu