
Technopopulism: The New Logic of Democratic Politics de Christopher J. Bickerton et Carlo Invernizzi Accetti
Dans leur dernier ouvrage, Christopher Bickerton, professeur à l’université de Cambridge et Carlo Invernizzi Accetti, professeur associé à la City University de New York, tentent de saisir une partie du malaise démocratique contemporain à travers la notion de « techno-populisme ».
En effet, l’un des intérêts de leur livre est de ne pas opposer technocratie et populisme comme ont pu le faire souvent d’autres auteurs, soulignant que l’un était la réponse à l’autre. Ils définissent plutôt le techno-populisme comme la combinaison de l’idée qu’il y aurait un seul peuple, compris comme un bloc, et de l’idée qu’il aurait une vérité technocratique appuyée sur la science et les données.
Ainsi, des équipes de technocrates pourraient faire appel directement au peuple pour réduire la politique à des questions concrètes. Cette irruption du techno-populisme, qui propose des solutions techniques aux problèmes identifiés, en prétendant « ne pas faire d’idéologie » et être au service du peuple, ne veut pas dire que l’organisation de la politique autour de clivages idéologiques disparaisse. Dans certains cas, ces deux modalités s’excluent (par rejet de la classe politique traditionnelle) et dans d’autres, elles se combinent, quand des partis existants se convertissent à la logique techno-populiste.
Au cœur de cette modalité techno-populiste de la politique, on trouve la fin des mécanismes d’intermédiation, que ce soit les corps intermédiaires en général ou dans les part