
Mystère Michéa de Kévin Boucaud-Victoire
Portrait du maître et « penseur-culte », forcément culte, par un fan de la « génération Michéa », en quatre chapitres : sa critique compacte du libéralisme, de tous les libéralismes (l’économique autant que le culturel, mis dans le même sac) ; son aigreur envers la gauche, toute la gauche (qui a dissous le socialisme) ; sa défense du peuple voire du populisme, qui incarnent à ses yeux la common decency, un concept emprunté à Orwell ; le sens de sa doctrine, réuni dans la formule : un « anarchisme conservateur ».
Tout cela est exposé clairement et distinctement, avec le souci de préciser les sources intellectuelles de Michéa et sans esprit polémique excessif, même si Michéa ne se prive pas, dans ses écrits, de régler des comptes avec des adversaires multiples. Dans la conclusion, intitulée « Le michéisme est-il possible ? », Kévin Boucaud-Victoire répond d’autant plus volontiers par l’affirmative que « l’actualité semble lui avoir donné raison ». L’actualité ? Celle des Gilets jaunes, sans doute, qui confirment ses vues et que Michéa qualifie de « révolutionnaires ». De fait, dans le « mystère Michéa », il y a celui d’un homme qui critique avec beaucoup d’acuité la misère de la d