
La République islamique d’Iran vue de l’intérieur de Marie Ladier-Fouladi
Cette analyse de la politique iranienne se concentre moins sur la politique étrangère iranienne et l’accord nucléaire que sur la nature de la société iranienne, à travers l’étude de son évolution démographique et des mouvements erratiques de sa société civile. Marie Ladier-Fouladi tente d’examiner avec acuité et précision le processus de radicalisation du régime islamique en Iran, depuis que les élections truquées de juin 2009 ont consolidé la domination des Gardiens de la Révolution dans la politique iranienne et clarifié le rôle hégémonique du régime théocratique de l’Iran au Moyen-Orient. Selon l’autrice, la révolution iranienne de 1978-1979 a contribué à une transformation rapide de la société iranienne. Par exemple, bien que l’âge légal du mariage ait été abaissé, après quarante ans d’existence d’un État théocratique, l’âge moyen du premier mariage est passé de 19, 7 ans en 1976 à 24 ans en 2016. De plus, les progrès éducatifs des jeunes femmes iraniennes ont intensifié le processus de sécularisation en Iran. Enfin, la démocratisation de l’espace familial a encouragé le dialogue des jeunes femmes iraniennes avec l’État. La victoire de Khatami aux élections présidentielles iraniennes de 1997 avec 80 % des voix a changé l’image stéréotypée de la société civile iranienne dans l’opinion publique mondiale. Néanmoins, il a fallu attendre le « Mouvement vert » de 2009 pour observer une véritable remise en question de la nature absolutiste du régime islamique en Iran. L’élect