
L’Europe d’après. Pour un nouveau récit de l’élargissement
L'adhésion des pays des Balkans à l'Union européenne ne représenterait pas tant un élargissement qu'une unification de l'Europe, conforme aux principes fondateurs de la construction européenne. Si l'Europe veut peser dans les affaires du monde, l'intégration doit se poursuivre.
La pandémie du coronavirus et ses lourds dégâts humains et économiques sur notre continent ont plongé l’Union européenne dans une de ses nouvelles crises existentielles, où l’avenir semble se dérober sous les pieds de ce projet initié il y a tout juste 70 ans. Pourtant, le dessein d’unir l’Europe suit sa course, même en cette période. Les désaccords entre les Vingt-Sept au fil de leurs successives visioconférences de crise ne les ont pas empêchés, en marge, d’ouvrir les négociations d’adhésion à l’Union avec l’Albanie et la Macédoine du Nord. Le sommet UE-Balkans, prévu de longue date, est maintenu au plus haut niveau, en mode virtuel, le 6 mai. Et les négociations d’adhésion pourraient officiellement démarrer avant la fin de l’année selon une nouvelle méthodologie.
Élargir d’un côté, en protégeant l’édifice du péril de l’autre, pourrait paraitre décalé sinon contradictoire s’il ne s’agissait d’un même effort de consolidation du projet européen. Ou plutôt de refondation, à laquelle la présente crise invite déjà à penser. Réinventer l’Europe d’après, projeter une Europe p