Italie : le Sénateur et le Cavalier
Serait-on en train d’assister à un éclatement de la droite… en Italie ? Avant même le départ de Silvio Berlusconi en novembre 2011, des tensions se faisaient sentir. Gianfranco Fini avait quitté avec fracas le Peuple de la liberté (Pdl), parti du Cavaliere, en 2010, pour fonder Futuro e Libertà. Quant au « Senatùr » Umberto Bossi, allié souvent encombrant (il avait largement contribué à faire tomber le premier gouvernement Berlusconi en 1994), il a, contrairement au PdL, refusé de soutenir le gouvernement technique de Mario Monti, préférant retourner dans l’opposition. Mais pourquoi reparler de ces querelles, alors qu’aujourd’hui la politique semble avoir été mise entre parenthèses au profit d’un consensus (de plus en plus fragile) autour des technocrates nommés pour sortir le pays de la crise ? Parce que l’atmosphère de « fin d’une époque1 », inaugurée par le départ de l’emblématique Cavaliere, a été ces dernières semaines renforcée par le scandale financier qui touche l’autre personnage politique haut en couleur, qui a, souvent pour le pire, incarné une certaine politique italienne au cours des vingt dernières années : Umberto Bossi, qui était, jusqu’au début du mois d’avril, secrétaire national de la Ligue du Nord.