
Savoir et pouvoir : l'impossible rencontre
Dans le domaine de la migration, le savoir constitué n’a que peu d’effet sur les décisions politiques en raison d’une tendance politique à rester dans les lignes déjà tracées, de la séparation des communautés épistémiques et d’un manque de légitimité de la science des migrations.
Comment ne pas s’étonner de constater, dans le champ des migrations internationales et des réfugiés, que le savoir constitué depuis une quarantaine d’années par des universités prestigieuses, des instituts de recherche renommés, des auteurs connus et reconnus, des organisations internationales et des groupes d’experts a si peu d’effets sur la décision politique. Ce n’est pas le seul domaine où savoir et pouvoir se rencontrent peu, mais c’est certainement l’un de ceux où les idées reçues résistent le plus fortement aux démentis de la recherche : en matière d’environnement, de biodiversité, de médecine ou encore des sciences dites « dures », les connaissances des chercheurs sont bien davantage sollicitées par les responsables politiques.
Un écart persistant
Certes, il faut toujours un laps de temps plus ou moins long entre la recherche et sa diffusion. Rappelons, sans remonter à Galilée (« Eppure si muove », en parlant de la Terre qui tourne autour du Soleil et non pas l’inverse, disait-il lors de son procès) que des scientifiques reconnus ont eu beaucoup de mal dans le passé récent à se faire entendre. Quand René Dumont écrivait «
L'(in)achèvement de l'hospitalité |