Positions – Le drôle de drame du cinéma français
Rémunérations des acteurs, mode de financement, qualité des films : voilà soudain que le « système de soutien que le monde entier nous envie » est mis en question par le producteur Vincent Maraval, cofondateur de la société Wild Bunch, dans une tribune au vitriol publiée dans le quotidien Le Monde1. La polémique a mis le « milieu » en émoi. On passera ici sur la cascade de réactions, dont certaines reposent sur les supposées arrière-pensées de l’auteur et d’autres sur la défense des intérêts d’un milieu qui craint que les sommes importantes qui abondent le budget du Centre national de la cinématographie (Cnc) lui soient en partie retirées. La tribune permet de poser la question de la réforme d’un système qui, s’il fut et demeure en large partie vertueux, peut aujourd’hui être mis en question dans plusieurs dimensions.
Au premier plan, c’est le star-system qui est pointé du doigt : dans l’espoir – toujours incertain – de s’assurer un succès significatif en salles, les producteurs font appel à des vedettes qu’ils surpayent. Doit-on imputer le star-system aux aides publiques ? Sûrement pas : il est né au sein d’un cinéma exclusivement privé, et ailleurs qu’en France. Dès les années 1930 aux États-Unis, la Mgm se vantait de fair