Un risque majeur : l’injustice. À quoi tenons-nous ? XXI
Le mandat de George W. Bush aux États-Unis s’est ouvert et s’est terminé sur deux catastrophes, certes de deux ordres différents, le 11 septembre 2001 et le 15 septembre 2008 (si l’on veut bien dater de la faillite de Lehman Brothers, ce jour-là, le point réel de départ de la crise financière actuelle). Or, il y a un point commun entre ces deux événements, et ce n’est pas celui qu’on croit. Il est capital de le cerner avec précision, si l’on veut comprendre aussi ce que l’on peut légitimement espérer du nouveau président américain, Barack Obama.
Dans les deux cas, en effet, les catastrophes ont pour origine une injustice, et ne peuvent avoir pour remède rien d’autre, sinon la recherche renouvelée de la justice. Certes, cette origine, dans les deux cas aussi, n’est pas une explication, et encore moins une excuse. Dans les deux cas, l’injustice passe par des médiations décisives, avant de conduire à la catastrophe. Pourtant, le point essentiel reste le suivant : il ne suffira pas de s’attaquer à ces mécanismes et aux responsabilités intermédiaires, aussi importants soient-ils (et ils le sont). Il faut aussi revenir à la source même, à l’injustice et aux risques qu’elle provoque, et à la justice, qui n’est donc certes pas le contraire, mais le principe même de l’utilité.