Ce monde où l'on court
Observons tout d’abord le corps du président Sarkozy. Le corps visible ne cesse de bouger, d’aller de l’avant en courant le portable à l’oreille. Mais le corps officiel du président, celui qui renvoie à la durée des institutions, n’est guère convaincant. Et pour cause : maître du temps médiatique et de l’agenda politique, Nicolas Sarkozy peine à s’inscrire dans l’histoire.
L’album médiatique du locataire de l’Élysée symbolise, mieux que tout discours, le nouveau mode de gouvernement. Il sert une image. Il incarne un corps. Le président s’y affiche avec ses attitudes actives, ses gestes simples, sa proximité. Il se montre mobile, sensible à l’opinion, ses désirs, ses goûts. L’autorité perce, en revanche, sans aucun doute, dans nombre d’attitudes dérobées. Reste la rencontre ambiguë de deux corps, celui, solennel, censé marquer la distance et l’officialité de la République, celui, plus quotidien, censé marquer la convivialité d’un président suractif. Le second, selon toute apparence, l’emporte aujourd’hui sur le premier, accentuant du coup un versant tout à fait révélateur et politique du projet.
Éprouver
Une préférence pour la pizza, nous dit L’