Georges Vigarello
Spécialiste de l'histoire de l'hygiène, de la santé, des pratiques corporelles et des représentations du corps.
L’ensemble du travail de Georges Vigarello porte sur l’histoire des représentations et pratiques du corps. Il obéit à un projet bien particulier : montrer combien ces représentations et pratiques révèlent, dans leurs trajets historiques, des changements majeurs de culture sinon de société. Trois préoccupations, plus particulièrement, sont à relever :
- Une attention aux déplacements des seuils de sensibilité dans l’histoire : ceux permettant de qualifier les normes de l’attitude physique (Le corps redressé, 1978), du dégoût physique (Le propre et le sale, 1985), du mieux être et du mal être physiques (Le sain et le malsain, 1993), ou encore celles de la violence (Histoire du viol, 1998) ou de l’excitation et de l’investissement dans une pratique physique (Passion sport, histoire d’une culture, 2000).
- Une attention aux déplacements des représentations du corps désignant les apparences physiques (Histoire de la beauté, 2004), les intériorités organiques (histoire des sens internes), l’imaginaire des surfaces ou l’imaginaire des fonctionnements corporels, une des hypothèse étant ici que les recherches aujourd’hui classiques sur l’ « image du corps » peuvent être exploitées en histoire (Les métamorphoses du gras, 2010).
- Une attention aux déplacements des économies et des techniques entourant le corps : dispositifs relationnels, sociabilité des apparences et des tenues, aménagement des lieux, aménagement des flux, influences « extérieures » les plus diverses, réelles ou supposées.
Vigarello offre également une vision historique et donc évolutive du corps et de ses représentations, des pratiques et techniques physiques, de l’hygiène.