Pour un bon usage du référendum
Aujourd’hui, le référendum est évoqué partout, mais très peu pratiqué et, de façon positive, presque nulle part. Ainsi, David Cameron, pour coincer les autonomistes écossais, leur propose un référendum du tout ou rien : l’indépendance ou le statu quo, une manière de les tenter mais aussi de radicaliser l’enjeu afin d’effrayer les électeurs. Le Premier ministre britannique renouvelle la manœuvre à propos du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Le procédé est censé permettre d’obtenir des privilèges britanniques dans les négociations européennes, contenir l’aile antieuropéenne au sein du parti conservateur et freiner la montée du parti nationaliste Ukip.
Bref, les référendums sont utilisés à des fins de dissuasion et non comme procédures habituelles. Les gouvernants les considèrent comme des armes de destruction massive tournées contre leurs opposants et, presque aussi souvent, susceptibles d’être retournées contre eux-mêmes. Durant la campagne présidentielle française de 2012, les principaux candidats (sauf un) ont promis le recours au référendum. C’était seulement pour attirer les électeurs et faire oublier qu’ils ne l’avaient pas utilisé quand ils en avaient eu l’occasion. Le président Hollande n’aime pas cette procédure. Il l’a dit et répété en public et en privé. Selo