La nation contre le nationalisme
Dans cette vidéo, le politologue Gil Delannoi s'interroge sur ce qu'il appelle la « natiophobie montante ». Cacherait-elle un désir d'empire ? Assisterions-nous à la fin de la nation ?
Responsable du pôle « Pensée politique, histoire des idées » au CEVIPOF à Sciences-Po, le politologue et sociologue Gil Delannoi a récemment publié un nouvel essai : La nation contre le nationalisme (Presses universitaires de France, 2018).
Le nationalisme, condamnable sous de nombreuses formes, est selon l'auteur « trop flexible et trop divers pour être réduit au mal absolu ». Il se demande si pratiquer « l'ouverture sans limite », n'est pas aussi simpliste que de pratiquer « la fermeture absolue ». Pour Gil Delannoi, la nation, forme politique issue des révolutions égalitaires et libérales modernes, « demeure à ce jour l'espace indispensable à toute expérience démocratique ».
Imputer au nationalisme et à la nation les horreurs commises par les empires, les dictatures, l'absence de démocratie, le mépris des droits de l'homme, est une attitude politique désormais répandue.
Pour accompagner le cosmopolitisme indispensable à la science, l'art, la civilisation internationale, il y a une autre option que l'uniformisation marchande : appelons-la nation démocratique ou démocratie nationale.
Doit-on sacrifier la démocratie à la lutte contre le nationalisme ? Doit-on effacer la nation au profit d'une nouvelle organisation ? Et laquelle ?
Selon Gil Delannoi, il paraît urgent de connaître et de comprendre ce que l'on qualifie de « conscience nationale » au lieu de « l'exalter ou de la condamner ».