La révolution dans l’Église
Si l’on a beaucoup dit que Mai 68 était une contestation des institutions traditionnelles, qu’en était-il vraiment pour ceux qui vivaient au sein d’une telle institution ? L’exemple de l’Église catholique permet de mieux comprendre que 68 ne représentait pas seulement un choc exogène : un ébranlement plus profond était déjà vécu à l’intérieur, et a même contribué à alimenter, à l’extérieur, des formes de critique de la société.
Qu’elle réfléchisse en termes de « générations 68 » ou en termes d’« années 68 », l’historiographie de la période ignore quasiment l’histoire religieuse, comme si celle-ci n’avait laissé aucune trace.
Ainsi s’exprime Denis Pelletier, auteur, précisément, d’un remarquable ouvrage intitulé la Crise catholique, dont une partie importante est consacrée aux années qui précèdent et suivent Mai 681. Ce silence n’a pas pour cause l’absence des catholiques pendant les événements. Il renvoie malgré tout à une contestation perçue comme parallèle et secondaire par rapport à la crise proprement politique, d’autant plus que le «&