Tlemcen : le béton chinois et la fenêtre d'architecte
Retour à Tlemcen après bien des années, la ville sage, la ville religieuse quelque peu à l’écart des violences de la guerre civile (deux attentats à la bombe ont visé des « maisons de mauvaise vie » durant celle-ci). Tlemcen, la ville frontière avec le Maroc, la ville d’où partent aujourd’hui des cargaisons de carburant dans des voitures individuelles ou des camions à destination d’Oujda et du Maroc (comme ce commerce est discrètement toléré, les queues aux stations-service sont interminables). Si la frontière est officiellement fermée, il n’est en effet pas difficile d’emprunter des voies détournées, discrètes et tolérées.
L’hôtel qui cache la forêt
Tlemcen aurait donc peu changé ? Erreur, car le paysage urbain est en voie de transformation rapide et radicale. On le sent déjà en empruntant l’autoroute depuis Oran : construite récemment par les Chinois, celle-ci ne connaît que la ligne droite ou la bifurcation brutale : elle n’hésite pas à redescendre vers Sidi Bel Abbès pour remonter subitement vers Tlemcen, il est vrai que l’essence ne coûte pas cher. Aucune station-service, aucune boutique ou restaurant pour faire étape, il n’y a quasiment aucune voiture sur cette autoroute qui coupe le désert droit devant non sans faire des détours. C