La responsabilité de la France vue du Rwanda. Le rapport Mucyo : une lecture historienne
Le rapport Mucyo : une lecture historienne
C’est au début du mois d’août 2008 que le rapport de la « Commission nationale indépendante chargée de rassembler les preuves montrant l’implication de l’État français dans le génocide perpétré au Rwanda en 1994 » – dit rapport Mucyo, du nom du président de cette commission – a été porté à la connaissance du public1. Comme son titre l’indiquait de manière éloquente, le texte, dont la version reste d’ailleurs provisoire, instruisait à charge contre la France. Ses « recommandations » finales étaient à ce titre particulièrement sévères : considérant qu’« à l’issue de son enquête, la Commission a trouvé que l’État français a joué une part active dans la préparation et l’exécution du génocide de 1994 », celle-ci demandait notamment au gouvernement rwandais de « se réserver le droit de porter plainte contre l’État français pour sa responsabilité dans la préparation et l’exécution du génocide de 1994 au Rwanda devant les instances judiciaires internationales habilitées », et de « soutenir toute action individuelle ou collective de victimes qui souhaiteraient porter plainte devant les tribunaux pour le préjudice causé par les actions de l’État français et/ou ses agents au Rwanda ».