Le Venezuela se déchire
Plus de deux mois ont passé depuis les événements qui ont agité le Venezuela. Les manifestations, pour une fois, n’avaient pas de rapport direct avec les querelles habituelles entre le chavisme et l’opposition. Vingt-cinq mille Vénézuéliens sont morts en 2013, victimes de l’insécurité et de la violence urbaine. Caracas a le deuxième taux mondial d’homicides. Neuf assassinats sur dix demeurent impunis. Las de ces réalités accablantes, les étudiants sont descendus dans la rue en février, multipliant les revendications et les lieux de manifestation.
Violence et pénuries
Ce qui avait commencé comme une démonstration spontanée d’indignation, suite à une tentative de viol dans le campus de l’Université des Andes, a rapidement été instrumentalisé par les dirigeants traditionnels de l’opposition. Le 12 février 2014, Leopoldo López, dirigeant du parti Voluntad popular (Volonté populaire) et María Corina Machado, députée indépendante, appellent à une manifestation pacifique devant le Ministère public. Ils donnent au mouvement naissant le nom malheureux de La salida (« La sortie »). C’est à la fin de la manifestation que les violences commencent. Au total, trois morts, une soixantaine de blessés et une soixantaine de manifestants en garde à v