
La grâce et le progrès. d’Élisabeth de Fontenay
Réflexions sur la Révolution française et la Vendée
Le projet de loi de lutte contre le séparatisme, après les retentissements qu’a connus en France l’affaire George Floyd, a ravivé le débat sur l’universalisme républicain, divisant plus que jamais les universalistes, d’une part, et les défenseurs de postures identitaires, d’autre part. Élisabeth de Fontenay se dit tourmentée depuis toujours par cette question, redoutant que dans un entendement trop abstrait, trop absolu de ce principe fondateur de la République hérité des Lumières, on arrive à en liquider l’héritage. Avec le risque qu’à trop privilégier les divisions identitaires ou religieuses au détriment de l’appartenance nationale, on en vienne à voir s’effacer la nation. Cette femme de gauche, qui n’a jamais cessé d’être attachée aux valeurs républicaines et à un universalisme « latéral » ou « réitératif », dont la famille paternelle est issue de ce grand Ouest dans lequel elle a passé son enfance, se dit inquiète des temps présents. Elle reste hantée par l’amnésie dont les républicains sont frappés s’agissant des crimes commis par la toute jeune République en 1794, contre « les brigands » de l’Ouest, perçus comme une menace par cette société d’esprit totalitaire, rêvant d’un peuple un, à laquelle la Révolution française avait donné naissance. Entre 1793 et 1794, près de 200 000 hommes, femmes et enfants, soit plus du quart de la population insurgée, furent exécutés. Du propre aveu du général républicain Louis-Marie Turreau, qui avait pris l