
Israël. Autopsie d’une gauche (1905-1995) de Steve Jourdin
Préface d’Élie Barnavi
Steve Jourdin, journaliste et docteur en histoire, propose « une histoire politique et sociale » très complète du sionisme socialiste qui a joué un rôle majeur dans la construction et l’affirmation d’Israël. Fondée sur une riche documentation tirée d’archives disponibles, y compris en hébreu, son analyse montre comment la gauche, après avoir tenu une position hégémonique et s’être confondue avec l’État d’Israël, a décliné à partir de la fin des années 1960 avant de s’effondrer. À cet égard, l’assassinat de Yitzhak Rabin a valeur de symbole. La démonstration se développe selon une chronologie qui conduit l’auteur à décrire successivement les origines du socialisme israélien (1905-1948), l’État d’Israël des sionistes socialistes, puis cette période de transition qui s’opère entre 1965 et 1977, avant de constater l’effondrement de la « galaxie travailliste » avant même l’arrivée au pouvoir de Benyamin Netanyahou. Steve Jourdin arrête son étude à 1995 : la période suivante, après le dernier gouvernement travailliste d’Ehud Barak, ne fait que confirmer son analyse. En fait, par-delà l’histoire de la montée en puissance de la gauche et son effondrement, c’est toute l’évolution de la politique intérieure israélienne qui est ainsi décrite.
La génération des « pionniers », celle notamment de Ben Gourion, qui arrive en Palestine entre 1904 et 1914 avec la deuxième alya, jouera un rôle essentiel dans l’implantation d’un sionisme socialiste q