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Notes de lecture

Dans le même numéro

Nouveaux vocabulaires de la laïcité sous la dir. de David Koussens, Charles Mercier et Valérie Amiraux

mars 2021

Au moment où se discute une loi « confortant les principes républicains », dont la laïcité (enfin de nouveau bien comprise, selon ses promoteurs) sera le pilier, il est intéressant de lire ce livre sur les nouveaux usages de cette laïcité ces dernières décennies. Les Français musulmans, avec des pratiques ostensibles de visibilité ou au contraire des refus d’us et de coutumes communs, ont bien sûr joué un rôle déterminant dans le conflit des interprétations de la loi de 1905 et le trouble qui en résulte dans les esprits. Mais force est de constater aussi combien chaque « entrepreneur de causes » a redéfini à son profit la laïcité « à la française ». Sont ainsi étudiées les divisions nées à ce sujet au Parti socialiste (excellent article de Rémi Lefebvre), l’appropriation qu’en a faite Marine Le Pen à partir de 2007, la « catho-laïcité » des catholiques identitaires qui font (contre l’islam) de l’Église la « fille aînée de la République ». Le sens des « accommodements raisonnables » au Québec, que certains honnissent pour la France, est rappelé. Une enquête sur le vocabulaire d’enfants de 10-11 ans montre qu’ils sont largement tributaires des mesures et des discours publics récents (interdiction des signes ostensibles dans les écoles en 2004 et de la burqa dans la rue en 2010), même s’ils les reformulent avec liberté. Enfin, loin des positions idéologiques, un large consensus s’est établi chez les Français en faveur d’une laïcité « ouverte, humaniste, républicaine ». Et donc les injonctions intéressées, y compris des nouveaux républicains purs et durs, ne trouvent pas grande audience.

Classiques Garnier, 2020
180 p. 19 €

Jean-Louis Schlegel

Philosophe, éditeur, sociologue des religions et traducteur, Jean-Louis Schlegel est particulièrement intéressé par les recompositions du religieux, et singulièrement de l'Eglise catholique, dans la société contemporaine. Cet intérêt concerne tous les niveaux d’intelligibilité : évolution des pratiques, de la culture, des institutions, des pouvoirs et des « puissances », du rôle et de la place du…

Dans le même numéro

Science sans confiance

On oppose souvent science et croyance, comme si ces deux régimes de discours n’avaient rien de commun. Pourtant, l’expérience nous apprend que c’est généralement quand l’un des deux fait défaut que l’autre subit une crise. Dans le contexte pandémique actuel, l’incapacité des experts et des gouvernants à rendre compte dans l’espace public des conditions selon lesquelles s’élaborent les vérités scientifiques, aussi bien qu’à reconnaître la part de ce que nous ne savions pas, a fini par rendre suspecte toute parole d’autorité et par faciliter la circulation et l’adhésion aux théories les plus fumeuses. Comment s’articulent aujourd’hui les registres de la science et de la croyance ? C’est à cette question que s’attache le présent dossier, coordonné par le philosophe Camille Riquier, avec les contributions de Jean-Claude Eslin, Michaël Fœssel, Bernard Perret, Jean-Louis Schlegel, Isabelle Stengers. À lire aussi dans ce numéro : l’avenir de l’Irak, les monopoles numériques, les enseignants et la laïcité, et l’écocritique.