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Notes de lecture

Dans le même numéro

Souffrant et fumeur. Albert Camus derrière le pseudonyme JOB ? d'Alessandro Bresolin

juil./août 2022

Alessandro Bresolin est l’auteur de plusieurs essais sur Camus dont il a par ailleurs traduit certaines œuvres en italien. Dans ce bref ouvrage, il se penche sur quelques recensions publiées en 1935 dans le journal Alger étudiant par un certain JOB et démontre qu’Albert Camus se cache derrière ce pseudonyme. Un petit point d’histoire littéraire, certes, mais qui devrait intéresser les camusiens. Non seulement l’explication s’avère convaincante, mais elle remonte aussi aux origines du parallèle entre le mythe de Sisyphe et la figure de Job chez Camus. Comme le montre Bresolin, c’est en effet à cette époque que l’étudiant algérois commence à s’intéresser au personnage biblique, sans doute sous l’influence de l’existentialiste chrétien Léon Chestov. On aura garde de ne pas se laisser tromper par le titre, Souffrant et fumeur, qui peut laisser croire à un livre portant sur la tuberculose de Camus et son addiction au tabac. Cela n’empêche pas de se demander si le choix du pseudonyme JOB ne fut pas inspiré par les cigarettes du même nom (dont il existait une usine à Alger), autant que par le personnage de la Bible poursuivi par la vindicte divine.

Presse fédéraliste, 2021
108 p. 15 €

Michel Herland

Michel Herland est professeur honoraire des universités. Il dirige le journal en ligne Mondes francophones. Il est notamment l’auteur des Lettres sur la justice sociale à un ami de l'humanité (Le Manuscrit, 2006) et du roman La Mutine (Andersen, 2018).

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Faire corps

La pandémie a été l’occasion de rééprouver la dimension incarnée de nos existences. L’expérience de la maladie, la perte des liens sensibles et des repères spatio-temporels, le questionnement sur les vaccins, ont redonné son importance à notre corporéité. Ce « retour au corps » est venu amplifier un mouvement plus ancien mais rarement interrogé : l’importance croissante du corps dans la manière dont nous nous rapportons à nous-mêmes comme sujets. Qu’il s’agisse du corps « militant » des végans ou des féministes, du corps « abusé » des victimes de viol ou d’inceste qui accèdent aujourd’hui à la parole, ou du corps « choisi » dont les évolutions en matière de bioéthique nous permettent de disposer selon des modalités profondément renouvelées, ce dossier, coordonné par Anne Dujin, explore les différentes manières dont le corps est investi aujourd’hui comme préoccupation et support d’une expression politique. À lire aussi dans ce numéro : « La guerre en Ukraine, une nouvelle crise nucléaire ? »,   « La construction de la forteresse Russie », « L’Ukraine, sa résistance par la démocratie », « La maladie du monde », et « La poétique des reliques de Michel Deguy ».