
Rire. Une anthropologie du rieur de David Le Breton
Le rire a bonne presse : les festivals se multiplient (Montreux Comedy, le Marrakech du rire, la Semaine de l’insolence à Annecy, les Vendanges de l’humour à Mâcon, Rire en Seine à Rouen, les Fous rires de Bordeaux…), les hôpitaux l’intègrent à leurs soins et autres thérapies, les entreprises l’introduisent dans la dynamique de groupe, les radios intronisent les humoristes aux heures de grande écoute, bref, rire est vivement recommandé. Il était temps d’en démonter les mécanismes et de proposer une anthropologie du rieur. David Le Breton, avec le talent qu’on lui connaît, s’y risque et le résultat est concluant sans être totalement désopilant, non pas qu’il refuse de rire de son sujet, mais parce qu’il faut un minimum de sérieux pour en explorer les multiples facettes. Que le lecteur se rassure, plusieurs traits d’humour jalonnent cet essai…
« Le rire est partout », affirme l’auteur, qui poursuit ainsi : « Il se raccroche à n’importe quel objet ou situation car il est d’abord dans la subjectivité, il tient au supplément de sens apporté par l’individu. » Le rire s’invite parfois dans des scènes triste