
Le frontisme municipal
Face aux stratégies d'exclusion sociale au sein des communes frontistes, l'État a abdiqué et la population est de plus en plus tolérante à l'idéologie raciste. On pourrait pourtant interdire le Rassemblement national.
Après avoir recueilli sur son programme anti-européen près de 5,3 millions de suffrages exprimés aux élections européennes de mai 2019, soit un gain d’un peu plus de cinq cent mille voix par rapport à la consultation européenne de mai 2014, le Rassemblement national (RN – ex-Front national, FN) sera plus qu’ambitieux à l’occasion du prochain rendez-vous électoral : les municipales de mars 2020. S’il détient onze communes depuis 2014, il n’est pas hasardeux de penser que les prochaines élections devraient amplifier son contingent. Mais il y a plus inquiétant. Avec le développement, puis le renforcement, des prérogatives des intercommunalités, les maires ont cédé une partie de leur pouvoir en matière de logement, de transport et d’attributions économiques et sociales. L’emprise du RN sur les onze communes qu’il dirige fut donc politiquement « contenue » en raison de ces réformes administratives des attributions de gouvernance municipale. Or la perspective que le parti d’extrême droite parvienne à la tête d’intercommunalités n’est pas à exclure, attendu que tous les scrutins électoraux qui ont été organisés depuis les municipales de 2014 témoignent de l’ex