
La personnalisation politique et les voies du collectif
Dans un contexte de déclin des partis traditionnels au profit des mouvements, les élections de Macron et de Trump marquent un moment charismatique de la politique. Nous assistons désormais à une revanche anti-charismatique, qui doit répondre à diverses révoltes.
Comment organiser un groupe, un ensemble d’intérêts ou d’aspirations sociales, un collectif animé par des idéaux de justice, une conviction d’urgence écologique ou des demandes de reconnaissance ? Cette question, vieille comme la politique, a reçu des réponses historiquement variées. Deux modes d’organisation qui ont pu paraître dominants au xxe siècle, le parti et le syndicat, connaissent aujourd’hui une profonde désaffection dans le monde occidental. C’est l’idée même de délégation et de représentation qui est ébranlée – mais l’est-elle au profit de nouvelles formes de politisation et de démocratie, plus directes, qui se porteraient à la hauteur des urgences sociales et climatiques de l’heure, ou bien sur un mode « antipolitique » qui ne parvient pas à dépasser le moment du rejet de l’organisation politique et économique existante en dessinant d’autres schémas, viables, d’organisation ? Quels canaux emprunte alors la formation de collectifs ? C’est à l’aune de cette interrogation que nous voudrions développer quelques observations sur les transformations en cours de la vie politique en France, mais sans découper la France comme un isolat par rapport à des évolutions qui affectent, à l’évidence, bien d’autres pays en Europe et dans le monde.
Le déclin des partis
L’un des bouleversements les plus spectaculaires du paysage politique français qu’ait produits la séquence é