
Ce que l'« individualisme » ne permet pas de comprendre. Le cas de la famille
Nos sociétés sont de plus en plus individualistes : si ce constat est largement partagé, aide-t-il véritablement à expliquer ce qui nous arrive ? En prenant l'exemple de la famille, dont on dit souvent qu'elle se défait sous la force des égoïsmes, l'auteur met cette idée générale à l'épreuve et en montre les limites. Le problème est-il que chacun veut se conduire à sa guise ou qu'il est plus difficile de décrire les relations personnelles qui se nouent dans une institution, en rapport avec un système de règles ?
Le cas de la famille
Nos sociétés sont de plus en plus individualistes : si ce constat est largement partagé, aide-t-il véritablement à expliquer ce qui nous arrive ? En prenant l’exemple de la famille, dont on dit souvent qu’elle se défait sous la force des égoïsmes, l’auteur met cette idée générale à l’épreuve et en montre les limites. Le problème est-il que chacun veut se conduire à sa guise ou qu’il est plus difficile de décrire les relations personnelles qui se nouent dans une institution, en rapport avec un système de règles ?
Il est banal parmi les sociologues, français comme étrangers, de prétendre que les sociétés d’Europe occidentale sont désormais des « sociétés des individus ». Ce thème est même devenu depuis une dizaine d’années une sorte de vulgate sociologique inlassablement déclinée dans de très nombreux travaux s’intéressant à divers domaines de la vie sociale. L’expression « société des individus » est de Norbert Elias, mais elle est quelque peu détournée de son sens initial1 et mise au service d’une vision vaguement évolutionniste qui dépeint un mouvement multisécu