
La casuistique au service de la laïcité
Si l’on en croit les enquêtes d’opinion, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, est apprécié par les Français (mais non par les enseignants). Son mélange de traditionalisme (retour de la dictée, du latin…) et de modernité (confiance faite aux sciences cognitives), de souplesse et de fermeté, semble plaire. En attendant un jugement plus global, nous mettrions volontiers aussi dans la colonne du positif son vade-mecum pratique sur la laïcité à l’école. Cet outil n’est pas totalement nouveau : le « Livret Laïcité » de Najat Vallaud-Belkacem (en décembre 2016) avait la même ambition, mais en plus court : 32 pages contre plus de 80 pour le vade-mecum, qui semble soucieux de n’oublier aucune des situations conflictuelles qui ont pu se produire ces vingt dernières années et pourraient encore se produire à l’avenir. Il s’agit de donner pour chaque atteinte à la laïcité, chaque contestation ou situation litigieuse, une réponse – et une réponse univoque, qui ne donne pas lieu à interprétation.
Toute équivoque doit être levée, en effet, y compris sur le sens des mots. Ainsi du mot « dialogue » : il est précisé qu’en aucun cas ce ne sera un échange entre égaux, mais un effort pour expliquer à l’élève (et aux parents) les règles de l’école et les convaincre de leur justesse. Dès l’introduction, le vade-mecum indique que les dispositions prévues par la loi ne sont pas négociables et que les él