
Le commerce mondial à l’heure de la transition
Il est urgent de transformer la politique commerciale pour la mettre au service de la transition sociale et écologique.
Les multiples crises écologiques et sociales auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés révèlent les limites de notre système économique mondialisé fondé sur un modèle de croissance du Pib, alimenté par le consumérisme et le productivisme. Si les appels se multiplient pour repenser nos modes de production et de consommation, nos modes d’échanges et la politique commerciale qui les régit constituent encore aujourd’hui un impensé de la transition écologique et sociale.
Les règles commerciales jouent pourtant un rôle structurant dans l’organisation des activités économiques internationales ; faute d’intégrer efficacement la dimension sociale et écologique, elles encouragent un modèle insoutenable et favorisent le développement d’activités polluantes, qui portent atteinte aux droits humains.
Plus grave encore, les règles de discipline auxquelles souscrivent les États à travers les accords de commerce viennent limiter leur capacité d’action pour conduire la transition écologique et sociale dont nous avons besoin. Un groupe d’anciens négociateurs commerciaux écrivait ainsi : « Toutes les autres politiques économiques internationales se sont fondues dans le creuset du développement durable. […] Seule la politique commerciale a résisté à cette mutation, multipliant les écrans de fumée, pour continuer à libéraliser comme un canard sans tête continue de courir[1]. » Pour