L'imagination face à l'irreprésentable. À propos de Moïse et Aaron
L’opéra de Schönberg interroge le rôle de l’imagination : pour éviter l’idolâtrie, faut-il renoncer à communiquer l’invisible ? Il est possible de suivre l’invitation de Ricœur à penser l’imagination comme reconfiguration du monde.
Dieu unique, éternel, omniprésent, invisible et irreprésentable !
Tels sont les premiers mots prononcés par Moïse dans la scène d’ouverture de Moïse et Aaron, l’opéra dodécaphonique d’Arnold Schönberg, composé entre 1930 et 19321. Dieu est invisible et irreprésentable, et les autres dieux ne sont que des inventions de l’imagination, comme Moïse le précise dès la scène ii à son frère, le prophète Aaron, qu’il rencontre dans le désert :
Ce à quoi Aaron rétorque :