
Une énigme française. Pourquoi les trois quarts des Juifs en France n’ont pas été déportés de Jacques Semelin avec Laurent Larcher
En apportant ce nouvel éclairage sur la France sous l’Occupation, Jacques Semelin rappelle qu’il ne s’agit en rien de blanchir le régime de Vichy, son analyse venant au contraire le condamner « une seconde fois ».
« Pourquoi ne travaillez-vous pas sur le sauvetage des Juifs en France ? » Cette question, c’est Simone Veil qui la pose à Jacques Semelin en 2008. Cinq ans plus tard paraissait aux éditions du Seuil Persécutions et entraides dans la France occupée. Comment 75 % des Juifs en France ont échappé à la mort, suivi en 2018 d’un nouvel ouvrage, préfacé par Serge Klarsfeld, La Survie des Juifs en France. 1940-1944, qui paraît ces jours-ci en poche. Une énigme française. Pourquoi les trois quarts des Juifs en France n’ont pas été déportés est donc le troisième livre dans lequel l’historien revient sur cette recherche qui a duré plus d’une dizaine d’années.
Dans le rétroviseur de Jacques Semelin, son ouvrage de 2013, première somme d’un travail approfondi sur la mémoire des Juifs n’ayant pas été déportés en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Reprenant les approches de Robert O. Paxton, Jacques Semelin entendait alors les nuancer pour penser un « nouveau paradigme », à savoir la singularité de la France de Vichy dans l’Europe nazie. Écrit à la manière d’un carnet de recherche, Une énigme française n’apporte donc rien de nouveau, mais il forme un témoignage précieux du travail de l’historien, précisant avec une simplicité remarquable les enjeux que soulève une telle enquête, au travers de laquelle se dessine le constant effort de réajustement et de réinterprétation de l’histoire.
Jacques Semelin se lance donc