
Enseigner la littérature par temps mauvais de Bruno Viard
Cet essai s’inscrit dans la continuité d’une série d’ouvrages qui, depuis déjà un certain temps, s’emploient à stigmatiser la crise du sens qui a frappé pendant trop longtemps les études littéraires, fruit d’une « doxa techniciste » qui, en prétendant faire de l’œuvre littéraire un objet langagier clos, autosuffisant, l’a coupée de la vie et de ses enjeux. D’où le rappel que « la littérature est un discours continu sur l’homme », que sa généralité même est le gage d’une ouverture sur le monde, dont elle reflète les grands conflits ; par « ce ciel plombé » de menaces diverses, il est urgent de réconcilier l’enseignement de la littérature avec « l’historicité de l’aventure humaine ». On comprend que ce programme inclut un sévère bilan des idéologies déconstructionnistes (marxisme et structuralisme en particulier) qui, aux dires de l’auteur, ont amputé l’enseignement de la littérature de ses sources vives et contribué sans l’av