
Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce de Corinne Morel-Darleux
Les réflexions de Corinne Morel-Darleux sur l’effondrement nous font voyager entre littérature et politique. Elles le font en suivant le fil de l’aventure et de l’écriture de Bernard Moitessier, qui a refusé de gagner la Golden Globe Race en 1968 et a continué « sans escale vers les îles du Pacifique, parce qu’[il est] heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver [son] âme ».
Sauver une âme, le climat, le vivant, ou la « dignité du présent » pour reprendre les mots de Corinne Morel-Darleux. Il est désormais question de notre « salut », de ce qui reste après la destruction de tout horizon souhaitable. On comprend alors pourquoi ce livre est constellé de celles et ceux qui ont imaginé l’après : le Romain Gary des Racines du ciel, Walter Benjamin Sur le concept d’histoire, Isaac Asimov de Fondation, les « lucioles » de Pier Paolo Pasolini, les « archipels » d’Édouard Glissant ou la biographie amoureuse d’Emma Goldman.
Embarquée un temps en politi