
Atlas historique de l’Algérie de Karim Chaïbi
Préface de Jacques Frémeaux
Ce riche atlas de cent trente cartes commentées retrace une histoire qui commence par le paléolithique et s’achève provisoirement avec les manifestations du Hirak à partir de 2019. On parcourt la préhistoire, l’installation des royaumes berbères, l’occupation romaine, l’épisode vandale, la conquête arabe, la succession des royaumes musulmans, l’occupation turque, la colonisation française, la guerre d’Algérie et l’indépendance. Cette dernière période est divisée en deux : trente ans de reconstruction autoritaire, sous l’égide d’Ahmed Ben Bella et du colonel Houari Boumédiène, leader des non-alignés et père des « industries industrialisantes », auquel succéda Chadli Bendjedid ; années noires, marquées par les émeutes d’octobre 1988, puis à partir de juin 1991, la confrontation entre le Front islamique du salut et les autorités qui bouleverse le processus démocratique en cours, avant la guerre civile (1991-1994) et les années de sang (1996-1999). La décennie Bouteflika (2002-2012), portée par la hausse des cours pétroliers, est celle de la concorde, de la consolidation et des grands travaux, avant de sombrer dans le népotisme et la corruption, ce qui conduit au Hirak et à la chute du clan Bouteflika.
La terre d’Algérie s’est constamment présentée comme un territoire ouvert sur deux grandes portes : au nord, la Méditerranée ; au sud, le Sahara, témoin de la circulation du monde berbère avec l’Orient égyptien, chrétien, juif puis musulman. Si l’essentiel de l’histoire algérienne s’est situé dans un cadre méditerranéen, les dépendances sahariennes rattachent fortement le pays au continent africain. Est-ce un rêve de penser qu’un jour, ce sentiment commun d’appartenance renaîtra ? La lecture de cet atlas devrait y contribuer.