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Notes de lecture

Dans le même numéro

Les Japonais de Karyn Nishimura-Poupée

mars 2022

Qu’est aujourd’hui le Japon ? Le pays reste la troisième économie mondiale, tente de rester en bons termes avec son puissant voisin chinois, tout en renforçant ses liens militaires avec les États-Unis pour promouvoir une zone indopacifique « libre et ouverte ». L’archipel, bien que secoué par la mauvaise gestion de la crise sanitaire, ignore les turbulences politiques et sociales que connaissent l’Europe et les États-Unis. Les Japonais ont perdu le goût des manifestations : l’ordre et les valeurs traditionnelles restent largement respectés. Le vieillissement (les plus de 65 ans représentent 28 % de la population), conjugué à la chute de la natalité (1, 36 enfant par femme), contribue à l’enlisement de la vie politique : les jeunes, qui ne se sentent pas représentés, boudent les urnes (taux d’abstention de 48 %). Et le Japon se vide de sa population. Après l’accident nucléaire de la centrale Fukushima-Daiichi, le triple désastre (séisme, raz-de-marée, sinistre atomique) a brouillé l’image du « miracle japonais », qui faisait l’admiration des économistes du monde à la fin des années 1960. Désormais, le Japon souffre d’une incompréhension à l’étranger et d’un déclin à l’intérieur. Ce riche ouvrage aide à en comprendre tous les aspects. Le pays du Soleil-Levant saura-t-il rester la figure de proue de l’Asie ? Il compte pour cela sur ses moyens techniques et culturels afin de renforcer une action diplomatique encore souvent déficiente. Dépourvu de ressources naturelles, insuffisamment puissant dans les instances internationales et de moins en moins peuplé, il dispose incontestablement de valeurs, de connaissances, d’expériences ou de savoir-faire uniques, susceptibles de lui donner un rôle important sur la scène internationale.

Tallandier, 2021
672 p. 12,90 €

Eugène Berg

Eugène Berg, né le 23 septembre 1945, est un essayiste et diplomate français. Spécialiste de la Russie et du Pacifique, il a notamment publié Non-alignement et nouvel ordre mondial (1980).

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Retrouver la souveraineté ?

L’inflation récente des usages du mot « souveraineté », venue tant de la droite que de la gauche, induit une dévaluation de son sens. Dévaluation d’autant plus choquante à l’heure où, sur le sol européen, un État souverain, l’Ukraine, est victime d’une agression armée. Renvoyant de manière vague à un « pouvoir de décider » supposément perdu, ces usages aveugles confondent souvent la souveraineté avec la puissance et versent volontiers dans le souverainisme, sous la forme d’un rejet de l’Union européenne. Ce dossier, coordonné par Jean-Yves Pranchère, invite à reformuler correctement la question de la souveraineté, afin qu’elle embraye sur les enjeux décisifs qu’elle masque trop souvent : l’exercice de la puissance publique et les conditions de la délibération collective. À lire aussi dans ce numéro : les banlieues populaires ne voteront plus, le devenir africain du monde, le destin du communisme, pour une troisième gauche, Nantes dans la traite atlantique, et la musique classique au xxie siècle.