
Une histoire des inégalités de l’âge de pierre au xxie siècle de Walter Scheidel
Trad. par Cédric Weis, préface de Louis Chauvel
L’Autrichien Walter Scheidel, professeur à l’université Stanford, propose une vaste fresque historique des inégalités. À partir d’une connaissance encyclopédique des travaux existants, il restitue les liens de dépendance entre les hommes, ainsi que les lieux de pouvoir et d’accumulation, du Japon de Hiro Hito à l’Athènes de Périclès, des Mayas des plaines à l’actuelle Somalie, de la Chine impériale à la grande Babylone, de la république romaine à l’empire hittite, de la civilisation mycénienne à l’Égypte mamelouk, de l’URSS et de la Chine communistes aux États-Unis et à l’Europe contemporaine. Pour l’auteur, les inégalités sont une caractéristique intrinsèque des civilisations développées. Et leur réduction est moins probable en période de paix et d’abondance qu’en période de déstabilisation, où elles reculent souvent au prix de grandes violences. L’auteur identifie en effet quatre facteurs de progression de l’égalité, qu’il appelle les quatre cavaliers de l’Apocalypse : la guerre, la révolution, l’effondrement de l’État et l’épidémie. Depuis le Néolithique, l’inégalité ne peut donc se réduire sans un déchaînement massif de violence, qu’elle soit sociale ou naturelle, engendrant une forte surmortalité. En mettant en lumière les risques d’effondrement que portent les inégalités, l’auteur formule une théorie de la soutenabilité des sociétés inégalitaires fondée sur l’éducation.