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Notes de lecture

Dans le même numéro

Une histoire des inégalités de l’âge de pierre au xxie siècle de Walter Scheidel

Trad. par Cédric Weis, préface de Louis Chauvel

décembre 2021

L’Autrichien Walter Scheidel, professeur à l’université Stanford, propose une vaste fresque historique des inégalités. À partir d’une connaissance encyclopédique des travaux existants, il restitue les liens de dépendance entre les hommes, ainsi que les lieux de pouvoir et d’accumulation, du Japon de Hiro Hito à l’Athènes de Périclès, des Mayas des plaines à l’actuelle Somalie, de la Chine impériale à la grande Babylone, de la république romaine à l’empire hittite, de la civilisation mycénienne à l’Égypte mamelouk, de l’URSS et de la Chine communistes aux États-Unis et à l’Europe contemporaine. Pour l’auteur, les inégalités sont une caractéristique intrinsèque des civilisations développées. Et leur réduction est moins probable en période de paix et d’abondance qu’en période de déstabilisation, où elles reculent souvent au prix de grandes violences. L’auteur identifie en effet quatre facteurs de progression de l’égalité, qu’il appelle les quatre cavaliers de l’Apocalypse : la guerre, la révolution, l’effondrement de l’État et l’épidémie. Depuis le Néolithique, l’inégalité ne peut donc se réduire sans un déchaînement massif de violence, qu’elle soit sociale ou naturelle, engendrant une forte surmortalité. En mettant en lumière les risques d’effondrement que portent les inégalités, l’auteur formule une théorie de la soutenabilité des sociétés inégalitaires fondée sur l’éducation.

Actes Sud, 2021
784 p. 28 €

Eugène Berg

Eugène Berg, né le 23 septembre 1945, est un essayiste et diplomate français. Spécialiste de la Russie et du Pacifique, il a notamment publié Non-alignement et nouvel ordre mondial (1980).

Dans le même numéro

Un monde en sursis

Le changement climatique a donné un nouveau visage à l’idée de fin du monde, qui verrait s’effondrer notre civilisation et s’abolir le temps. Alors que les approches traditionnellement rédemptrices de la fin du monde permettaient d’apprivoiser cette fin en la ritualisant, la perspective contemporaine de l’effondrement nous met en difficulté sur deux plans, intimement liés : celui de notre expérience du temps, et celui de la possibilité de l’action dans ce temps. Ce dossier, coordonné par Nicolas Léger et Anne Dujin, a voulu se pencher sur cet état de « sursis » dans lequel nous paraissons nous être, paradoxalement, installés. À lire aussi dans ce numéro : le califat des réformistes, la question woke, un hommage à Jean-Luc Nancy, la Colombie fragmentée, la condition cubaine selon Leonardo Padura, et penser en Chine.