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Notes de lecture

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Avant toutes choses de Pascal Nouvel

octobre 2020

« Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » : la question de Leibniz sous-tend tous les discours d’origine, qu’ils soient mythiques ou scientifiques. Elle définit en quelque sorte l’inquiétude ou le souci métaphysique non exprimé qui prélude à une question universelle des sociétés humaines, dans le temps et dans l’espace. Le programme du livre, annoncé comme une « enquête », est bien tenu, après un gros chapitre introductif sur la « notion d’origine », à travers l’analyse de quatre genres discursifs sur l’origine. L’auteur ajoute en effet aux discours relativement connus du mythe et de la science le discours rationnel et le discours phénoménologique, le premier représentant plutôt le discours philosophique classique depuis les Grecs jusqu’à Kant et le second la singularité de la phénoménologie sur la question de l’origine. L’auteur, « docteur en biologie et en philosophie » (et professeur de philosophie à l’université), reconnaît qu’en réalité, la « motivation » de son essai vient du discours de type phénoménologique sur l’« originaire » et de la rupture ou de la nouveauté qu’il apporte, selon lui, par rapport à tous les autres abords de la question. On pourrait dire qu’en dépit de leurs différences évidentes, les discours mythiques, rationnels et scientifiques ne vont pas à la source de la question de l’origine et se déploient finalement dans le cadre d’une même ontologie (limitée), tandis que seule la phénoménologie husserlienne parvient à « la vraie question d’origine, l’origine des origines », à la question vraiment métaphysique qui « sera maintenant l’origine du monde comme phénomène  ». Au-delà de cette thèse, qui ne sera peut-être pas admise par tous, le livre renferme nombre de données dispersées sur les divers discours qu’il analyse. Il est à noter que, sur le discours mythique, il sort du cadre biblique, trop souvent seul considéré, et qu’il voit dans le bouddhisme l’amorce d’un discours « proto-phénoménologique ».

CNRS Éditions, 2020
432 p. 26 €

Jean-Louis Schlegel

Philosophe, éditeur, sociologue des religions et traducteur, Jean-Louis Schlegel est particulièrement intéressé par les recompositions du religieux, et singulièrement de l'Eglise catholique, dans la société contemporaine. Cet intérêt concerne tous les niveaux d’intelligibilité : évolution des pratiques, de la culture, des institutions, des pouvoirs et des « puissances », du rôle et de la place du…

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Le mythe de l’impuissance démocratique

La crise sanitaire provoquée par l’épidémie de Covid-19 donne de la vigueur aux critiques de la démocratie. Alors que certains déplorent l’inertie de la loi et que d’autres remettent en cause les revendications sociales, le dossier, coordonné par Michaël Fœssel, répond en défendant la coopération, la confiance et la délibération collective. À lire aussi dans ce numéro : les régimes d’historicité, le dernier respirateur, le populisme américain et l’œuvre de Patrick Modiano.