
L’État a toujours soutenu ses territoires de Laurent Davezies
Depuis la crise de 2008, la reconfiguration de la carte du développement de l’emploi s’est accélérée en France, bénéficiant aux métropoles et à leur centre-ville. Paris, Lyon et Toulouse sont ainsi devenues les trois premiers créateurs nets d’emplois privés en France. Entre 1980 et 2015, la part de l’Île-de-France dans le produit intérieur brut national est, de même, passée de 27 à 31 %. Cela traduit, selon Laurent Davezies, une « hyper-concentration » des nouvelles industries (ingénierie, numérique…) qui trouvent dans les métropoles la densité de réseau relationnel et le spectre de compétences nécessaires à leur épanouissement. Le modèle diffère en cela des industries plus anciennes (l’automobile notamment) un peu moins concentrées et plutôt localisées dans les zones rurales, où les prétentions salariales sont moins élevées.
Fort de ce constat, l’auteur s’inscrit en faux contre nombre d’opinions émises ces derniers temps sur fond de révolte des Gilets jaunes, en affirmant que la métropolisation ne se développe pas au détriment du reste du territoire français. Au contraire, toujours sur la période 1980-2015, la part de l’Île-de-France dans le revenu disponible brut (disponible pour la consommation et l’épargne) a diminué de 25 à 22 % ; en miroir, la part de revenu disponible brut du Nouveau Rhône, département séparé en 2015 de la métropole lyonnaise, est plus importante que sa contribution au PIB national. La métropolisation génère ainsi une circulation mon