
L’ensauvagement du capital de Ludivine Bantigny
Ce court essai s’attaque au capitalisme dans un esprit pamphlétaire. Ludivine Bantigny dénonce un système-monde qui, loin de pacifier les rapports sociaux et politiques, est intrinsèquement violent. Elle reprend dans son titre l’expression d’Aimé Césaire, qui parlait du colonialisme comme exerçant un effet « décivilisateur » sur les nations européennes. Ludivine Bantigny affirme la similarité entre ce constat et la réalité du capitalisme mondialisé et total, à travers les ravages qu’il exerce sur tous les aspects de la vie. La conjuration de cette dynamique passe, selon elle, par l’élaboration d’une véritable démocratie, fondée sur l’autonomie et la solidarité. Elle laisse ouverte la question des modalités du changement radical qu’elle appelle de ses vœux. Il s’agit en tout cas d’assumer un « désir de communisme », qui n’aurait rien à voir avec un collectivisme à la soviétique. S’il est question de la propriété collective des moyens de production, ce ne sera qu’un des moyens de l’accès à l’équité, à la justice et avant tout au bonheur : « Dans les histoires de propriété, on n’en parle jamais assez. »