
Zizanies de Clara Schulmann
Clara Schulmann écoute les voix de femmes qui racontent, inventent, témoignent. Elle note leur souffle, leurs variations, leurs intonations, leur rythme, leurs inflexions, leurs hésitations, leurs silences. Enseignante, elle écoute aussi sa propre voix, son « outil de travail ». Elle est attentive aux voix off dans quelques films, aux voix fatiguées ou révoltées des poétesses, aux récits de vie entendus dans des podcasts. Ces voix sont peut-être devenues plus nécessaires ces derniers temps pour « tourner le dos au confinement des maisons ». L’ensemble de ces remarques montre que « la voix grandit et se transforme avec nous, qu’elle se travaille, s’apprivoise ». L’auteure se sent proche d’une voix irritée mais joyeuse de femme. Finalement, c’est le trouble que les voix des femmes introduisent dans la vie des hommes qui la retient. La lecture de cet ouvrage le confirme : elles viennent en effet semer la discorde, la zizanie.