
Territoire comanche d'Arturo Pérez-Reverte
Traduit par Gabriel Iaculli
Grand reporter de guerre, l’écrivain espagnol Arturo Pérez-Reverte cesse de couvrir les conflits après les guerres yougoslaves pour se consacrer à la littérature. C’est après Sarajevo qu’il décide d’écrire ce témoignage de guerre, publié en 1994 et à présent disponible en français. Le « territoire comanche », c’est le moment et le lieu où le reporter intrépide sent qu’il tire sur la corde, où la mort se rapproche. Dilemme : soit la bombe explose trop loin et le journaliste n’a pas d’images à fournir à sa rédaction, soit la bombe explose trop près et le témoignage devient impossible. À travers les escapades de Barlès et de Márquez, les deux protagonistes du récit, le lecteur est introduit aux singularités du métier. Les guerres sont toujours les mêmes, de l’Angola à Chypre en passant par l’Irak et les Balkans. À chaque conflit, des « visiteurs du dimanche » se risquent sous les bombes, prennent des photos et rentrent chez eux. À chaque conflit est associé un hôtel (Hilton au Koweït, Holiday Inn à Sarajevo…) où se sont nouées des amitiés et déjouées des intrigues. À chaque séjour, le reporter doit choisir entre poursuivre son activité ou raccrocher, souvent à la quarantaine.