Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !

Notes de lecture

Dans le même numéro

Territoire comanche d'Arturo Pérez-Reverte

Traduit par Gabriel Iaculli

juil./août 2022

Grand reporter de guerre, l’écrivain espagnol Arturo Pérez-Reverte cesse de couvrir les conflits après les guerres yougoslaves pour se consacrer à la littérature. C’est après Sarajevo qu’il décide d’écrire ce témoignage de guerre, publié en 1994 et à présent disponible en français. Le « territoire comanche », c’est le moment et le lieu où le reporter intrépide sent qu’il tire sur la corde, où la mort se rapproche. Dilemme : soit la bombe explose trop loin et le journaliste n’a pas d’images à fournir à sa rédaction, soit la bombe explose trop près et le témoignage devient impossible. À travers les escapades de Barlès et de Márquez, les deux protagonistes du récit, le lecteur est introduit aux singularités du métier. Les guerres sont toujours les mêmes, de l’Angola à Chypre en passant par l’Irak et les Balkans. À chaque conflit, des « visiteurs du dimanche » se risquent sous les bombes, prennent des photos et rentrent chez eux. À chaque conflit est associé un hôtel (Hilton au Koweït, Holiday Inn à Sarajevo…) où se sont nouées des amitiés et déjouées des intrigues. À chaque séjour, le reporter doit choisir entre poursuivre son activité ou raccrocher, souvent à la quarantaine.

Les Belles Lettres, coll. « Mémoires de guerre », 2022
120 p. 17 €

Philippe Boulanger

Philippe Boulanger est géographe français, spécialisé en géographie historique, géographie militaire et géostratégie, géographie politique et géopolitique. Il est professeur des universités en géographie à Sorbonne Université. Il est l'auteur de Géographie militaire et géostratégie: Enjeux et crises du monde contemporain (2011).…

Dans le même numéro

Faire corps

La pandémie a été l’occasion de rééprouver la dimension incarnée de nos existences. L’expérience de la maladie, la perte des liens sensibles et des repères spatio-temporels, le questionnement sur les vaccins, ont redonné son importance à notre corporéité. Ce « retour au corps » est venu amplifier un mouvement plus ancien mais rarement interrogé : l’importance croissante du corps dans la manière dont nous nous rapportons à nous-mêmes comme sujets. Qu’il s’agisse du corps « militant » des végans ou des féministes, du corps « abusé » des victimes de viol ou d’inceste qui accèdent aujourd’hui à la parole, ou du corps « choisi » dont les évolutions en matière de bioéthique nous permettent de disposer selon des modalités profondément renouvelées, ce dossier, coordonné par Anne Dujin, explore les différentes manières dont le corps est investi aujourd’hui comme préoccupation et support d’une expression politique. À lire aussi dans ce numéro : « La guerre en Ukraine, une nouvelle crise nucléaire ? »,   « La construction de la forteresse Russie », « L’Ukraine, sa résistance par la démocratie », « La maladie du monde », et « La poétique des reliques de Michel Deguy ».