
Disgrâce couronnée d’épines de Mécislas Golberg
Dans ce journal de « dévalescence », course effrénée de la maladie jusqu’à la mort, l’écriture fait office de dernières fulgurances. Tuberculeux, Golberg alimente d’octobre 1905 à décembre 1907 son « journal d’un homme qui meurt » d’un ton grave, souvent drôle, totalement lucide. Au fil des jours, la description de la souffrance de celui qui « ne peut plus penser à la vie » s’efface au profit de la solitude dans le passage d’un monde à l’autre. Et pourtant, les mots du condamné conservent une vigueur perpétuelle de dernier souffle : le huis clos que forme son lit de malade est un espace des possibles. D’abord, dans les tentatives de résistances, l’espoir de journées ensoleillées, le réconfort des amis. Puis, dans la littérature et l’art, qui se tiennent à son chevet. Golberg, bien que de plus en plus souffrant, s’affaire pour maintenir ses correspondances, assurer les publications dans ses Cahiers ou dans Poliche, revue dont il est co-fondateur. Fontainebleau, où il se trouve alité, semble si loin de Paris et de son effervescence artistique. Écrire agit