Mikhaïl Gorbatchev ou la fin du système soviétique
Dernier dirigeant de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev est mort mardi 30 août. Trente ans après la dislocation de l’Empire soviétique, son legs est moins que jamais consensuel, entre les démocraties saluant un homme de paix, les dirigeants chinois pour lesquels il continue de représenter un anti-modèle et Vladimir Poutine qui a qualifié la fin de l’URSS de « plus grande catastrophe géopolitique du xxe siècle ».
La revue Esprit a suivi de près son arrivée au pouvoir, les réformes qu’il a entreprises, et n’a eu de cesse de s’interroger sur leur signification politique, entre volonté de changement et désir de préservation du système soviétique. Transparaît la figure d’un homme qui fut un grand réformateur, en partie contre son gré, et qui sut se laisser ébranler par les évènements et rester ouvert à l’histoire.
Gorbatchev
Table-ronde avec Jean-Luc Domenach, Pierre Hassner, Jacques Rupnik et Françoise Thom · Mai 1987
Deux ans après l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev, cette table-ronde souhaitait faire le point sur le déroulement et la logique des réformes entreprises, tant en URSS que vis-à-vis de l’extérieur. Pour les participants, c’est l’ambiguïté qui caractérise avant tout la démarche de Gorbatchev, entre libéralisation et démocratisation d’une part, reprise en main et conformisme de l’autre.
Kroutchev et Gorbatchev
Agnès Keller · Octobre 1987
Dans cet article d’octobre 1987, Agnès Keller s’interrogeait sur les raisons de l’émergence rapide de la figure Gorbatchev, entourée d’une aura de changement radical et rencontrant peu de résistance bureaucratique.
Des historiens en quête d'un passé : perestroïka et histoire sous Gorbatchev
Ewa Berard-Zarzycka · Juin 1988
La perestroïka, et notamment l’ouverture d’archives, a donné aux sociétés soviétiques la possibilité de regarder différemment leur passé. Dans cet article de 1988, Ewa Berard-Zarzycka estimait que le cours que prendrait cette « nouvelle conscience sociale » dépendrait en grande partie des historiens, et de leur résolution à établir une vérité qui ne soit ni soviétique ni antisoviétique, mais la vérité des faits.
Gorbatchev entre l’arbre et l’écorce
Paul Thibaud · Octobre 1988
Pourquoi Gorbatchev, pur héritier du système soviétique, s’est-il acharné à changer le moule dont il était sorti ? Car une certaine réforme était devenue indispensable à la survie même du système, répond Paul Thibaud dans cet article de 1988. Mais cela laissait entière la question de savoir s’il pouvait s’agir d’une véritable réforme, mettant en cause les fondements du soviétisme.
Faut-il aider Gorbatchev ?
Éditorial d'Esprit · Février 1990
Devant la pusillanimité des dirigeants et opinions publiques occidentales face aux réformes entreprises par Gorbatchev, la revue Esprit estimait dans cet éditorial de février 1990 qu’il était absurde de se montrer frileux, et que si l’on ne peut bouleverser du jour au lendemain les relations d’État à État, c’est entre sociétés civiles qu’il faut tisser des liens pour consolider le changement.
L’après-Gorbatchevisme
Marie Mendras · Mars-avril 1991
Suite à l’intervention des troupes soviétiques dans les pays Baltes en janvier 1991, Marie Mendras diagnostique l’échec du « gorbatchevisme », projet de modernisation économique et de libéralisation politique où le centre aurait continué de diriger d’une main ferme mais où la persuasion l’aurait emporté sur la coercition.
