
Lecture d’été, la sélection littéraire d’Esprit
Esprit vous propose une sélection littéraire en dix titres - roman, poésie, récit – lus récemment par la rédaction. Qu'ils résonnent avec le présent ou qu'ils emmènent ailleurs, tous témoignent du pouvoir de la littérature d'élargir le réel, et nous l'espérons, votre été !
![]() | La limite de l’oubli de Sergueï LebedevRecension de Nicolas LégerDans son premier roman, Lebedev dessine les sillons d’une époque bouleversée par l’effondrement soviétique et travaillée par ses crimes et leur oubli. C’est une odyssée, après une Iliade terrible, jusqu’aux confins désolés du continent russe, à la recherche de vestiges des crimes et des horreurs du système concentrationnaire. |
![]() | Tu vis ou tu meurs. Œuvres poétiques (1960-1969) d'Anne SextonRecension de Jean-Paul Gavard-PerretAnne Sexton connut une vie tourmentée, chaotique, dont ses poèmes témoignent. Prenant en note, sur les conseils de son psychiatre, ce qui se disait en séance, elle a transformé cette matière en œuvre poétique. Ses poèmes restent d’une force rare, si bien que Sexton, peu connue en France, reste l’égale de Sylvia Plath. |
![]() | Le retournement de Manuel CarcassonneRecension de Sabri MegueddemDans ce premier livre, Manuel Carcassonne s’attache à circonscrire l’exil, la fuite et l’évasion et, ce faisant, à rendre l’identité ouverte et joueuse. À sa façon, il s’inscrit dans une conception artisanale de la littérature. |
![]() | Un fils perdu de Sacha FilipenkoRecension de Sylvie BresslerFilipenko joue sur le dialogue entre éléments autobiographiques et travail sur des documents d’archives pour inscrire dans le champ de l’émotion la prégnance de l’histoire d’un pays, la manière inéluctable dont son déroulement percute l’intimité des individus, pollue ou consolide leurs relations. |
![]() | À l’ouest de la tristesse précédé de Les Élégies d’Oxopétra, d’Odysseas ElytisRecension de Pascal RiouLa republication du poète grec et prix Nobel Odysseas Elytis permet de mettre un peu plus de lumière sur un auteur dont l’écriture sait mêler la sensualité et les explorations métaphysiques, la noblesse et l’humilité, et dont l’œuvre combine les références pour développer une esthétique théologique. |
![]() | La catacombe de Molussie de Günther AndersRecension de Thierry PaquotCe roman relate le dialogue qui se noue entre deux prisonniers dans un pays imaginaire, la Molussie. Il est retranscrit par les geôliers, qui transmettent ainsi l’analyse politique du régime fasciste effectué par nos deux compères sur le mode de la fable, s’inscrivant dans le temps plus long de l’histoire politique de la Molussie. |
![]() | Notre solitude, de Yannick HaenelRecension de Bénédicte ChesnelongYannick Haenel relate les deux mois et demi du procès des attentats des 7 et 9 janvier 2015. L’ouvrage, soucieux d’accorder la plus grande place à la parole des survivants, propose une réflexion profonde et spirituelle sur le travail de justice et sur ce que peut la littérature face aux tragédies. |
![]() | Comme si comme ça (poèmes 1985-2010) et Donnant donnant (poèmes 1960-1980) de Michel DeguyTexte de Cécilia SuzzoniL’œuvre de Michel Deguy, récemment disparu, propose une réappropriation des grands motifs mythologiques et religieux qui habitent notre passé. Entre fidélité et trahison, hommage et réécriture, cette poétique des reliques, soucieuse de faire parler la latinité de la langue française, essaie d’y retrouver quelque chose de sacré, de transcendant pour notre époque. |
![]() | Nouvel an de Julie ZehRecension d’Alexandra JusterCette parabole moderne soulève de nombreuses questions : le poids du passé sur la santé mentale, l’action responsable, le sentiment d’être dépassé par les événements, l’intolérance face à ceux qui ne « fonctionnent » pas. |
![]() | Rentrée littéraire d’Éric NeuhoffRecension de Mattéo ScognamiglioTrès critique vis-à-vis de la production actuelle et des conventions narratives, ce roman dépeint le milieu éditorial français à l’heure de son extrême-onction. Il est aussi empli de nostalgie : regret d’un temps révolu, tristesse de voir l’édition se soucier davantage de la rentabilité que de la qualité d’un texte, ou encore spleen du retour du même dans l’entre-soi littéraro-bourgeois. |