
De nouvelles organisations de travail
L’autonomie laissée aux professionnels du soin, de l’alimentation ou du transport pour organiser la réponse face à la crise de la Covid-19 a été essentielle. Comment tirer leçon de ces nouvelles méthodes de travail, sans oublier nos dispositifs de protection et de garantie démocratiques ?
La réponse de la France à la crise sanitaire sera sans doute jugée imparfaite et le temps viendra d’apprendre de cette expérience. La nature même de l’exercice risque de l’orienter, au pire vers la recherche de coupables, au mieux vers une analyse de l’ensemble des dysfonctionnements dans l’objectif louable d’y remédier. Cependant, il est peut-être plus important de comprendre quels comportements, souvent hors des procédures et de la réglementation, ont permis à une société entière de s’adapter en quelques jours à une situation absolument inédite. Toutes nos manières de travailler ont été modifiées et les aspects positifs de cette expérience peuvent contribuer à construire demain une société dans laquelle chacun se sente mieux au travail. Si, à l’inverse, l’analyse préférentielle des erreurs et des ratés alimente la course aux procédures, nous ferons exploser nos organisations de travail, à commencer sans doute par celles de l’hôpital.
La marge de manœuvre
En quelques jours, les hôpitaux français ont plus que doublé leurs capacités de réanimation, les murs entre les établissements privés et publics sont tombés, le télétravail et la télésanté ont explosé, l’ensemble de l’offre éducative de la maternelle à l’université a été basculée en ligne, les pharmacies ont accueilli les femmes victimes de violence, les alcooliers et parfumeurs ont fabriqué des solutions hydroalcooliques, les coiffeurs et les agences immobilières sont devenus des dépôts pour les maraîche