
La dialectique des extrêmes
Après une première année marquée par les incohérences, la valse des démissions à la Maison Blanche et les déclarations tonitruantes, la présidence Trump semble s’être stabilisée, mais dans la stratégie du chaos. Plus qu’une doctrine, « America first » s’avère être un mot d’ordre qui justifie tous les retournements diplomatiques. Comme le montre l’épisode récent du G7, Donald Trump n’hésite pas à humilier ses alliés historiques. Avec ceux que l’on présente comme ses adversaires (Russie, Chine), il est capable d’improviser un deal de dernière minute dont rien ne garantit la stabilité. Avec ses ennemis déclarés, enfin, il adapte sa politique au gré de ses humeurs : après avoir menacé de rayer la Corée du Nord de la carte, il met en scène son amitié avec Kim Jong-un à Singapour.
Pour une part, cette situation inédite s’explique par l’extension de la société du spectacle au domaine des relations internationales. Là où règnent d’habitude la discrétion et l’ethos de la stabilité, Trump multiplie les sorties tapageuses et contradictoires. L’ancienne star de télé-réalité crée le chaos en changeant les scénarios et en aménageant des surprises destinées à tenir en haleine un public fasciné. Le seul moyen de reconnaître une certaine continuité dans cette politique du désastre consiste à repérer les thèmes sur lesquels Trump ne communique pas de manière anarchique. À cette heure, il n’y a guère que sur la question iranienne qu’il s