Le retour au pays
Encadré
À lire, à écouter ou à voir ce que nous rapporte la presse, la province serait désespérée quand elle n’est pas à feu et à sang. Les reportages se multiplient, on plonge dans la France profonde, des livres paraissent, écrits par des auteurs qui, pour en avoir le cœur net, entreprennent le voyage « par les champs et par les grèves » pour aller à la rencontre des « vrais gens ».
Depuis longtemps déjà, cependant, un imaginaire très riche se développe en dehors des grandes métropoles : celui de la bande dessinée. L’expression du « village gaulois » est fréquemment utilisée pour qualifier la France et ses velléités de résistance. On oublie que les irréductibles Gaulois de Goscinny et Uderzo habitent d’abord un village où il fait bon vivre et que les méchants Romains peuvent s’apparenter à tous ceux qui, sous des prétextes divers, voudraient coloniser les campagnes. Astérix et Obélix s’amusent, il n’y a aucun tragique, et à la fin, on fait ripaille.
La même philosophie sous-tend Les Vieux Fourneaux, de Lupano et Caauet, où une bande de copains retraités au militantisme débrid&eacut