Notre maison commune
L’encyclique Laudato si’ du Pape François ouvre l’horizon d’une écologie intégrale, associée à la fraternité, qui doit devenir une affaire commune.
L’encyclique Laudato si’ de 2015 n’est pas un livre qu’on ouvre et qu’on referme ; elle constitue un appel, qui s’adresse aux chrétiens et, au-delà, à la société laïque. En ce sens, on peut la rapprocher de Pacem in Terris de Jean XXIII en 1963, qui avait touché beaucoup de personnes étrangères aux Églises. Cet appel suscite un écho poursuivi, un effort continu, puisque c’est une conversion écologique qui est demandée à tous. Le moment l’impose. Pour accompagner la grande transformation qui doit faire passer d’une vue utilitaire et conquérante de la nature à une intelligence plus sensible de la Terre et, en conséquence, bouleverser le « système mondial actuel », le croyant et celui qui ne l’est pas sont ensemble au pied du mur.
Une écologie intégrale
L’encyclique rompt nettement avec l’interprétation dominante de nos relations avec la nature, qui nous en voit maîtres et possesseurs, et ouvre l’horizon d’une écologie « intégrale ».
En quelques années, à la suite de la thèse de Lynn White selon laquelle, « spécialement dans sa forme occidentale, le christianisme est la religion la plus anthropocentrique que le monde ait connue1 », grâce à l’encyclique du pape François et surtout à cause de la dégradation accélérée de la nat