
Soudan : temps d’arrêt ou nouveau départ ?
La nomination, le 22 août, du nouveau Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, à la tête d’un gouvernement militaro-civil au Soudan, suivant l’installation d’un « Conseil souverain », marque-t-elle l’épilogue du duel qui se joue au Soudan depuis la mi-décembre 2018 ?
Elle est en tout cas l’aboutissement attendu du coup de théâtre du 7 juillet dernier quand, après deux jours de discussions, le Conseil militaire de transition (Cmt), au pouvoir depuis le renversement du président Omar El-Béchir le 11 avril dernier, et l’opposition sont parvenus à un accord de partage du pouvoir durant une période de transition d’environ trois ans devant mener à des élections nationales.
Le Cmt et l’Alliance pour la liberté et le changement (Alc), la coalition civile, obtiendront chacun cinq sièges au sein de ce Conseil souverain qui aura une direction alternée, d’abord confiée pendant vingt et un mois aux militaires, puis pendant les dix-huit derniers mois aux civils. Un onzième membre a été désigné par les deux parties.
L’accord prévoit la formation d’un gouvernement d’experts, qui a la lourde tâche de remettre le pays sur les rails, c’est-à-dire de rétablir les finances laissées dans un état désastreux par le régime précédent ; mais le rétablissement ne pourra se faire qu’avec l’aide de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, qui ne cachent pas leur ho